NOUVEAUTES MEDICAMENTS
NOUVEAUTES
- 1. STALEVO° (lévodopa, carbidopa, entacapone)
STALEVO° est une nouvelle spécialité indiquée pour le traitement de la maladie de Parkinson accompagnée de symptômes de fluctuations motrices. Il s’agit d’une trithérapie associant deux spécialités déjà commercialisées : SINEMET° (lévodopa + carbidopa) et COMTAN° (entacapone).
La lévodopa, précurseur physiologique de la dopamine, est l’antiparkinsonien de référence.
Elle diminue la rigidité, la difficulté d’initiation des mouvements (akinésies) et leur ralentissement (bradykinésies) et, dans une moindre mesure, les tremblements 1,2. La lévodopa n’est plus utilisée seule, mais toujours associée avec un inhibiteur de la dopadécarboxylase (bensérazide-MADOPAR° ou carbidopa-SINEMET°) qui, en diminuant la
dégradation de la lévodopa, permet un apport plus efficace de celle-ci au cerveau et une
diminution de la posologie, d’où une diminution des effets secondaires du type nausées,
vomissements, hypotension et troubles du rythme 1,2. Lors d’apparition d’une diminution
d’efficacité de la lévodopa avec les effets secondaires qui s’y associent (voir encadré),
l’entacapone peut être ajoutée au traitement en tant qu’inhibiteur de la dégradation de la
dopamine pour augmenter la quantité de la lévodopa dans le cerveau, améliorer la motricité et éventuellement réduire les doses nécessaires de lévodopa (d’environ 20%) 2,3.La posologie de STALEVO° est adaptée en fonction de la dose minimale efficace, mais il ne
faut prendre qu’un seul comprimé entier par priseet au maximum 10 fois par jour. Les effets
secondaires digestifs (nausées, constipation, douleurs abdominales, diarrhées) sont dus à
l’entacapone auxquels s’ajoutent les effets secondaires classiques de la lévodopa (dyskinésies, troubles psychiatriques, nausées) qui sont plus fréquents en début de traitement et dosedépendants 5,3.
STALEVO° peut donc être utile pour le soulagement des symptômes parkinsoniens lors
d'efficacité insuffisante de la levodopa et il a montré une efficacité similaire à l’association
SINEMET° + COMTAN° dans le traitement symptomatique de la maladie de Parkinson. Ses
avantages sont une diminution du nombre de comprimés à ingérer d’où peut être une
meilleure compliance, un prix inférieur de 10-15% et une plus petite taille des comprimés par rapport à ceux du COMTAN° 6. Son inconvénient majeur réside dans les doses fixes et donc d’un ajustement difficile des doses de lévodopa en fonction de la réponse clinique 3.
- 2. FEMINAC 35° et MINERVA°
Voici les deux premiers médicaments génériques dans la classe des pilules contraceptives : FEMINAC 35° (Spirig) et MINERVA° (Berlis) sont des copies de DIANE-35°, un contraceptif oral combiné contenant de l'éthinylestradiol (même oestrogène que dans tous les autres) et du cyprotérone, un progestatif possédant un effet antiandrogène.
Cette pilule un peu particulière est indiquée comme contraceptif chez les femmes présentant des symptômes d'androgénisation tels qu'acné résistante à d'autres traitements, séborrhée, hirsutisme (= développement anormal du système pileux, de type masculin) et alopécie (= chute des cheveux ou des poils).
5 Compendium suisse des médicaments 2004, Documed SA
DIANE-35° et ses génériques sont prescrits à des patientes dont l'acné résiste aux
traitements classiques, s'accompagne d'uns séborrhée marquée et/ou s'exacerbe nettement
avant la menstruation. Il est possible de les associer à des traitements antiacnéiques tels
que l'isotrétinoïne (ROACCUTANE° et génériques), la minocycline (MINOCIN AKNE°)
et tous les produits topiques courants (p.ex. à base de peroxyde de benzoyle dans
ACNEFUGE° BP). L'association de cette pilule avec l'isotrétinoïne est d'autant plus intéressante qu'elle assure la contraception qui est absolument indispensable lors de
traitements au ROACCUTANE° (tératogène). En cas d'alopécie androgéno-génétique, le cyprotérone contenu dans DIANE-35° constitue
un traitement auxiliaire permettant la diminution de la chute des cheveux et dans certains
cas une repousse (après un an de traitement). Il peut être utilisé en association avec une
préparation à base de minoxidil (NEOCAPIL° par exemple) 7.
En plus des effets secondaires classiques des contraceptifs oraux, en particulier un risque
accru de maladies thromboemboliques, le cyprotérone a des effets hépatotoxiques à hautes
doses. DIANE-35° et ses génériques ne doivent donc pas être prescrits lors de maladies du
foie (pas de prise pendant les 6 mois suivant une hépatite virale par exemple). Il est très important d'exclure un grossesse avant l'instauration d'un traitement avec ces médicaments car ils entraînent des risques graves pour le foetus. Leur utilisation pendant l'allaitement est contre-indiquée.
Rappelons que les contraceptifs hormonaux présentent des interactions avec certains
médicaments (anti-épileptiques, rifampicine, millepertuis, certains antibiotiques, …etc.) 8.
Comme pour la plupart des contraceptifs oraux combinés monophasiques, la prise de
DIANE-35°, FEMINAC 35° et MINERVA° se fait sur 21 jours, suivis de 7 jours de pause avant de commencer une nouvelle plaquette, pause pendant laquelle un hémorragie dite de
privation doit survenir (cf. Pharma-News N° 13).
Notons que l'économie réalisée avec les génériques peut atteindre 35%, ce qui est
particulièrement intéressant pour un médicament inscrit sur la Liste Négative !
- 3. ABILIFY° (aripiprazole)
Voici un nouveau neuroleptique atypique indiqué pour le traitement de la schizophrénie. ABILIFY° s’est montré efficace lors du traitement de la schizophrénie aiguë et chronique et lors d’épisode maniaque aigu 15.
ABILIFY° fait partie de la nouvelle génération de neuroleptiques que l’on nomme atypiques à
cause de leurs structures chimiques, leurs mécanismes d’action différents et surtout de
l’incidence moindre des effets indésirables extrapyramidaux 9. Parmi cette classe on trouve
LEPONEX°, RISPERDAL°, SERDOLECT°, SEROQUEL° et ZYPREXA° Ils auraient une plus grande efficacité sur les symptômes négatifs de la schizophrénie (retrait social) et moins d’effets secondaires extrapyramidaux que les neuroleptiques typiques, ce qui fait qu’ils sont considérés comme le traitement de premier choix (à part le LEPONEX° qui, à cause d’un
effet indésirable rare mais grave de « toxicité sanguine », n’est indiqué que lors de schizophrénies résistantes aux autres traitements) 9,10,11. Les neuroleptiques typiques, comme
HALDOL°, SOLIAN°, FLUANXOL°,
CLOPIXOL°, TRUXAL°, MELLERIL°,
NOZINAN° ont une action principale sur les symptômes positifs de la schizophrénie (délires, hallucinations)
10,11. Ils sont indiqués soit chez les patients bien stabilisés sous neuroleptique
typique et ne souffrant pas d’effets indésirables, soit en préparations
injectables chez les malades violents ou non compliants 10,11.
Trois propriétés des neuroleptiques sont à la base de leur utilisation : 1) effet
sédatif, 2) effet antipsychotique (ou antiproductif), 3) effet antidéficitaire (ou
désinhibiteur). L’effet sédatif se manifeste dès le début du traitement, les
deux autres se développant en quelques semaines 13.
ABILIFY° existe aux dosages 10 mg et 15 mg, la dose initiale recommandée étant de
1 comprimé à 15 mg une fois par jour, éventuellement augmentée après deux semaines à un maximum de 2 comprimés à 15 mg par jour 14,15.
Ses effets indésirables sont similaires aux autres neuroleptiques atypiques, les plus fréquents étant l’anxiété, les céphalées, les nausées, vomissements, la constipation, l’insomnie, les étourdissements et la somnolence 15, mais ABILIFY° (contrairement au ZYPREXA° et surtout au LEPONEX°, mais dans une moindre mesure au SEROQUEL° et au RISPERDAL°) n’est associé qu’à une faible prise pondérale, modifie peu la sécrétion de prolactine (plus prononcée avec SOLIAN° et RISPERDAL°), à l’origine de cas d’impuissance chez les hommes, et n’a pas d’effets sur le cœur 9,15. Le risque de développer un syndrome malin des neuroleptiques est rare mais n’est pas exclu, comme avec tous les autres neuroleptiques, il faut donc rester vigilant.
En conclusion, ABILIFY° a une efficacité comparable aux autres neuroleptiques atypiques pour le traitement de la schizophrénie, mais son profil d’effets secondaires intéressant peut être utile.
- 4. RABIPUR° (vaccin inactivé de la rage)
Le Rabipur° est un vaccin inactivé qui peut être utilisé pour la prévention (prophylaxie
pré-expositionnelle) ou après contact avec un animal atteint de la rage (traitement postexpositionnel) 18 .
En prévention, le vaccin est recommandé pour les personnes travaillant en laboratoire avec ce virus, ainsi que pour les voyageurs à destination de pays à haut risque et dont le mode de voyage pourrait les amener à être en contact avec un animal contaminé (par exemple tourisme sac à dos). La vaccination se fait par trois injections intramusculaires aux jours 0, 7 et 21 (ou 28). La protection est déjà garantie après la dernière injection. La dose est la même pour les adultes et les enfants. Une injection de rappel doit être faite tous les 1 à 5 ans (le titre sanguin d'anticorps peut être déterminé pour savoir quand faire le rappel) 18, 20 En cas de contact avec un animal souffrant de la rage, il est nécessaire de nettoyer la plaie ou la zone de contact avec du savon et de l'eau durant plusieurs minutes, puis de mettre un agent virucide (par ex BETADINE° ou alcool à 70°) et de prendre directement contact avec un médecin 18,20. Il existe alors des schémas de traitements édités par l'OMS selon la nature de l'exposition et si la personne est vaccinée ou non : on administre jusqu'à 5 doses de RABIPUR° en 4 semaines et si nécessaire on donne en plus un sérum antirabique 16.
Les effets secondaires sont rares, si ce n'est une douleur forte au site d'injection accompagnée de rougeur, d'enflure et de durcissement de la zone alentour. Cette douleur disparaît dans les 2 à 5 jours après l'injection.
17181920
16 Recommandations de l'OMS, 1997
17 safetravel.ch
18 www.bernabiotech.ch
19 National Center for Infectious deseases[0], USA: www.cdc.gov
20 Direction de la santé publique du Québec, Canada[0]: www.santepub-mtl.qc.ca/Mi/rage/rage.html
RABIPUR° –A retenir pour le conseil :
vaccin inactivé contre la rage
peut être utilisé en prévention ou comme thérapie après
exposition (souvent en combinaison avec un sérum
antirabique)
effets secondaires rares si ce n'est douleur au point d'injection
- 5. RAPTIVA° (efalizumab)
Le RAPTIVA° est un nouveau médicament pour le traitement de la forme modérée à grave du psoriasis en plaques. C'est un traitement totalement nouveau 21 : il s'agit d'un anticorps
monoclonal humanisé immunosuppresseur appliqué par voie injectable. Pour simplifier au maximum, on peut dire que cette substance bloque des antigènes qui provoquent une activation de nombreuses cellules de défense du corps responsables des manifestations du psoriasis. L'expression "monoclonal humanisé" signifie que le médicament est produit par génie génétique en faisant produire par des animaux de laboratoire des anticorps qui ressemblent à des anticorps humains.
Le RAPTIVA° doit être injecté par voie sous-cutanée 1 fois par semaine. Le traitement se fait
d'abord durant 12 semaines et on ne poursuit le traitement que si le patient a répondu lors de cette première phase.22
2324
Les effets secondaires tels que céphalées, fièvre, frissons, nausées, myalgies disparaissent
généralement au cours du traitement. Comme le RAPTIVA° est immunosuppresseur, il diminue la capacité de défense de l'organisme : attention donc au risque (relativement peu
fréquent, semble-t-il) de provoquer de sérieuses infections, des troubles sanguins, des tumeurs cancéreuses ou de réactiver des infections latentes. Il est important de ne pas combiner le RAPTIVA° avec d'autres médicaments immunosuppresseurs comme la ciclosporine (SANDIMUN NEORAL°) ou le méthotrexate et de contrôler les valeurs sanguines du patient très régulièrement.
21 Pharmacist's letter, dec 2003; #191213
22 Medizin für Apotheker, Claus Werning, 1997
23 Pschyrembel, Klinisches Wöchterbuch, 1986
24 The pharmacist's letter, nov 2003; #191213
Le psoriasis 22,23,24
Le psoriasis est une dermatose résultant de facteurs génétiques et de facteurs exogènes (tel le stress, un traumatisme, l'alcool, les médicaments ou des infections comme une angine, une bronchite, une rougeole, …).
Cette dermatose, qui touche 1 à 2% de la population, est la maladie cutanée la plus fréquente après l'eczéma. Elle débute généralement entre 15 et 35 ans et se caractérise par un épaississement de la peau constitué de pellicules : le fond de la peau est enflammé et rougeâtre et la surface est parsemée d’amas de pellicules qui démangent fortement.
Les zones les plus touchées sont les coudes, les genoux, les ongles, le sacrum, le haut du front et le cuir chevelu. Le mécanisme est mal connu: on sait qu'il s'agit d'une réaction immunitaire du corps entraînant un renouvellement de la peau en environ 4 jours au lieu des 28 jours habituels. Il existe de très nombreuses formes de psoriasis dont la forme "en plaques" qui est la plus courante. Dans les cas les plus graves, les articulations sont aussi touchées, invalidant le patient par des douleurs très violentes et par une diminution de la motricité. Pour l'instant trois options thérapeutiques sont à disposition, toutes symptomatiques puisque la maladie est encore incurable :
thérapie par voie topique dans les formes peu sévères ou comme adjuvant lors de thérapie systémique : dérivés de la vitamine D3 (DAIVONEX°), corticoïdes forts (EMOVATE° par ex) souvent appliqués sous pansement occlusif pour renforcer leur action. Des bains ou des shampooings au goudron, au soufre ou à l'ichtyol peuvent aussi renforcer la thérapie.
photothérapie : exposition aux rayons UV-A et B dans des conditions spéciales
thérapie systémique par les rétinoïdes, tels que NEOTIGASON°, par immunosuppresseurs comme le méthotrexate, la ciclosporine (SANDIMMUN°). Depuis quelques temps on essaie aussi une thérapie systémique par des anti-TNF (Tumor Necrosis Factor), médicaments utilisés normalement en cas de polyarthrite rhumatoïde n'est pas très pratique: il devrait donc demeurer comme thérapie des cas de psoriasis sévère ne répondant ni aux traitements topiques, ni à la photothérapie, ni aux autres médicaments systémiques.
- 6. TRIMINE° (trimipramine)
TRIMINE° (trimipramine) est le 1er générique du
SURMONTIL°. C'est un antidépresseur tricyclique, comme
SAROTEN°, NORTRILEN°, SINQUAN°, TOFRANIL°,
etc…
Les antidépresseurs tricycliques (ADT) sont aussi efficaces que les ISRS (FLUCTINE°, SEROPRAM°, DEROXAT°, etc…) pour le traitement de la dépression mais sont moins utilisés en raison de leurs effets secondaires (cf. PN2, avril 2003).
Ils sont prescrits également en cas de douleurs neuropathiques (atteinte du système nerveux) et autres douleurs chroniques car ils augmentent le seuil de la douleur 25,26.
On utilise la trimipramine surtout pour son effet anxiolytique et sédatif. Elle agit en inhibant
la recapture de la noradrénaline et possède en plus un effet antihistaminique H1 important,
susceptible d'expliquer son effet sédatif. Comme tous les ADT, elle a également un effet
anticholinergique qui peut provoquer notamment une sécheresse de la bouche, de la constipation, des troubles de l'accommodation, des sueurs, des bouffées de chaleur, etc…
La posologie est à adapter individuellement. En principe, la dose initiale est augmentée
progressivement par paliers (tous les 2 à 3 jours) de 25 mg jusqu'à atteindre la dose nécessaire (au bout d'environ 1 à 2 semaines). La dose journalière est administrée en 2 ou 3 prises ou en une seule prise le soir 2 heures avant le coucher 27. Comme pour tous les antidépresseurs, le délai d'action des ADT est de 3 à 4 semaines. Il faut donc attendre ce délai avant d'envisager un changement de traitement. Afin d'éviter des symptômes de sevrage (troubles digestifs, vertiges, céphalées, hypersalivation, transpiration, malaises) l'arrêt du traitement se fait de façon progressive en étalant la diminution des doses sur 1 mois environ 28.
Du fait de leurs propriétés anticholinergiques, les ADT sont contre-indiqués en cas de
glaucome à angle fermé et en cas de risques de rétention urinaire (ex. troubles prostatiques).
Les effets secondaires des ADT touchent 40% des patients et contribuent largement à la nonobservance thérapeutique 29. Parmi les plus fréquents, on trouve:
symptômes anticholinergiques (sécheresse buccale, constipation, troubles de la vision, tachycardie) : ils disparaissent en général après 15 jours de traitement (sauf la sécheresse buccale qui peut signifier une non compliance si les patients ne la ressentent pas)
hypotension orthostatique : dangereuse chez les personnes âgées car risques de chute
prise de poids
troubles du rythme cardiaque
Les ADT doivent être utilisés avec précaution car ils ont une marge thérapeutique étroite.
Cela signifie que les doses toxiques sont proches des doses utiles et qu'elles peuvent entraîner la mort en cas de surdosage. Ils sont donc très dangereux en cas de risque de tentative de suicide.
Les principales interactions des ADT sont avec:
l'alcool
les IMAO (AURORIX°, MOCLO A°)
certains neuroleptiques (MELLERIL°, NOZINAN°, etc.)
- 7. Les médicaments contre les maux de voyage
L'arrivée sur le marché de TRAWELL° (dimenhydrinate) comprimés 50 mg en complément de gamme des TRAWELL° chewing-gums 10 et 20 mg est l'occasion de faire une mise au point sur les médicaments contre les maux de voyage (antinaupathiques) disponibles en Suisse.
Avant toute chose, il est important de remarquer qu'il n'existe pas de traitement spécifique au mal des transports (cinétose ou naupathie) du fait de la grande complexité des phénomènes mis en jeu. Cependant, certains médicaments peuvent procurer un réel soulagement en atténuant les symptômes et en diminuant le temps d'adaptation lors de voyages en mer. Leur efficacité varie considérablement selon les individus. Les produits de référence sont les antihistaminiques H1 doués de propriétés anticholinergiques, tels que le
dimenhydrinate (TRAWELL°, GEM VOYAGE°, ANTEMINE°), la méclozine (ITINEROL B6°,
DUREMESAN°) et la cyclizine (MARZINE°). Parmi ceux-ci le dimenhydrinate semble être le plus efficace30. Les antihistaminiques de 2e et 3e générations (CLARITINE°, ZYRTEC°, etc…) ne peuvent pas être utilisés dans cette indication car ils n'ont pas la forte composante anticholinergique recherchée.
De manière générale, il n'ont que peu d'effet une fois les symptômes apparus. Il est donc
préférable de les prendre à titre préventif au moins trente minutes à 2 heures avant le départ selon le délai d'action du médicament choisi. Du fait de leur propriétés anticholinergiques, ces antihistaminiques sont contre-indiqués en cas de glaucome (à angle fermé) et d'adénome prostatique (rétention urinaire). Ils provoquent de la somnolence (parfois compensée par de la caféine) et une sécheresse buccale. Il est important d'être
attentif à ne pas les associer à d'autres antihistaminiques pour
d'autres indications (allergies, insomnies, refroidissement) ! La cinnarizine (STUGERON°), un antagoniste du calcium (mais également utilisé ici pour ses propriétés antihistaminiques H1), a les mêmes contre-indications. Elle est assez efficace contre le mal de mer et entraîne moins de somnolence 31. Ceci est très important pour le choix d'une spécialité lors du conseil car on tiendra compte du la durée du voyage et on sera attentif au moment de la prise. Le dosage recommandé pour les suppositoires est le même que pour les formes orales.
En phytothérapie, le gingembre semble avoir une certaine efficacité contre le mal des
transports. Il est disponible sous forme de capsules à 250 mg (ZINTONA°).
Dès les premiers symptômes de cinétose, l'absorption des formes orales devient moins
efficace, voire impossible lors de vomissements. Dans ce cas, on peut avoir recours aux
suppositoires ou aux chewing-gums. Cette dernière forme permet une absorption très rapide au niveau de la muqueuse buccale (ne doit être administrée qu'à l'apparition des premiers symptômes).
Les antiémétiques tels que PRIMPERAN° et MOTILIUM° sont peu efficaces, voire dénués d'effet contre le mal des transports. Ainsi, si les antinaupathiques sont de bons anti-émétiques, la réciproque est moins vraie.35
Signalons encore que les nourrissons jusqu’à 1 ou 2 ans ne souffrent pas de cinétose alors
qu'environ 80% des enfants de 8 ans sont sensibles au mal des transports. Au-delà de 50 ans,
les cas de cinétoses sont rares 36.
Petits "trucs" en cas de risques 37:
Respecter certaines règles d'hygiène alimentaire:
petite collation digeste et énergétique avant le départ
boissons fraîches et fréquentes en petite quantité pendant le voyage
éviter les repas trop copieux (gras, alcool)
éviter les excès de café et de vin blanc
34 Pharmactuel, 1994/95, XI/1
35 Le Revue du Praticien, 31 juin 2004
36 Pharma-Digest, 2003, 3645
37 Travail de SPEC, MTG, 1994, conseils à l'officine pour les voyageurs
- 8. Antiallergiques et crèmes solaires pendant la grossesse
Les allergies chez la femme enceinte peuvent être traitées par des anti-histaminiques H1 oraux durant les deux premiers trimestres, mais avec l'accord du médecin et sous contrôle du pharmacien car leur sécurité vis-à-vis du foetus n'a pas été suffisamment prouvée (peu d'études, surtout pour les substances de 2ème génération comme le ZYRTEC° ou le CALRITINE°) 38. Tous les anti-histaminiques H1 existants sont contre-indiqués au troisième trimestre car en cas de naissance prématurée, ils augmentent le risque de fibroplasie
rétrolentale (affection oculaire aboutissant généralement à la cécité). Ils peuvent être utilisés durant l'allaitement en cas de nécessité 39. 38 Mazzotta P. et al. Drug Safety 1999; 20(4):361-375 (abstract)
39 Médicaments grossesse et lactation, J.-F. Delaloye, P. De Grandi, Y. Vial, P. Hohlfeld; Editions Médecine et Hygiène, Genève, 1997
La prométhazine (dans RHINATHIOL PROMETHAZINE°, LYSEDIL°, NARDYL°,…) et la
diphénhydramine (dans BENOCTEN°, BENYLIN°, DETENSOR°, SOMNIUM, TOSSAMINE PLUS°,…), surtout utilisées comme sédatifs, sont contre-indiquées également au premier trimestre car elles ont été associées à des malformations chez des nouveaux-nés 39.
En ce qui concerne les formes topiques antiallergiques (FENISTIL° gel, STILEX°,
DERMACALM-D°,…), par prudence leur utilisation devrait être évitée pendant le premier
trimestre. Pour le reste de la grossesse et l'allaitement, leur application ne doit pas se faire sur des surfaces étendues, sur une peau lésée et sur les mamelons !
Les sprays nasaux contenant des antihistaminiques H1 (p.ex. OTRIVIN° RHUME DES
FOINS, LIVOSTIN°, ALLERGODIL°) subissent les mêmes limitations que les formes orales
et ce pour les mêmes raisons (pas assez d'études contrôlées chez la femme enceinte) 40. Par
contre les sprays à base d'acide cromoglicique (p.ex. LOMUSOL°, ALLERGO-COMOD°,
AARANE°, NALCROM° en comprimés) peuvent être utilisés durant toute la grossesse et la
période d'allaitement 39.
Classe Spécialité 1er trim 2ème trim 3ème trim Allait
ZYRTEC° (cétirizine)
XYZAL° (lévocétirizine)
TAVEGYL° (clémastine)
MIZOLLEN° (mizolastine)
FENISTIL° (dimétindène)
CLARITINE° (loratadine)
ATARAX° (hydroxyzine)
SEMPREX° (acrivastine)
Antihistaminiques H1
SANALEPSI N° (doxylamine)
TRIOCAPS°, PECTO_BABY°,
SOLMUCALM°,… (chlorphénamine)
Composés
LYSEDIL°, NARDYL°,
RHINATHIOL
PROMETHATINE°,…(prométhazine)
N O N O
BENOCTEN°, DETENSOR°,
SOMNIUM°, TOSSAMINE
Pour ce qui est du soleil, une femme enceinte peut s'exposer aux rayons du soleil, avec modération et en se protégeant efficacement la peau avec une crème solaire à indice élevé, comme tout le monde. Cependant, la température corporelle ne doit pas trop augmenter pour ne pas éprouver la circulation sanguine. Toutes les crèmes solaires sont utilisables pendant la grossesse et l'allaitement (éviter l'application sur les mamelons) 41.
Attention toutefois aux taches brunes qui apparaissent parfois sur le visage des femmes enceintes et que l'on appelle masque de grossesse (ou mélasma) :
l'exposition solaire favorise le développement de ces taches même si elle n'est pas l'unique
responsable (c'est le bouleversement hormonal qui en est à l'origine). Les femmes qui
présentent ce "masque" doivent absolument se protéger avec un écran à indice maximal pour éviter une aggravation 42.
En bref…
- 9. SIRDALUD°
Une nouvelle interaction a été mise en évidence pour ce myorelaxant qui est métabolisé par
une enzyme pouvant être bloquée principalement par le FLOXYFRAL° (et ses génériques). Il
en résulte une augmentation des concentrations sanguines de SIRDALUD° et donc de ses effets secondaires : hypotension, diminution du rythme cardiaque, sécheresse buccale,
fatigue, somnolence, vertiges. Bien que l’interaction soit moins marquée, la prudence est
également de mise avec une prise simultanée de CORDARONE°, RYTMONORM°,
NORORIN°, CIPROXIN°, VIOXX°, et les pilules contraceptives en général.
41 http://www.spirig.ch/francais/sonne/index.htm
42 http://www.giphar.com/article89.html
Antiallergiques et crèmes solaires pendant la grossesse –A retenir pour le conseil :
les antihistaminiques H1 par voie orale et en spray nasal sont OK durant les deux
premiers trimestres (délivrables sous contrôle du pharmacien), mais contre-indiqués
au 3ème trimestre
l'acide cromoglicique (dans LOMUSOL°, ALLERGO-COMOD°) est utilisable tout
le temps
les formes topiques sont en principe à éviter au 1er trimestre, ensuite applicables sur
des surfaces peu étendues et une peau intacte
l'exposition solaire est permise pendant la grossesse, mais avec une crème à indice de
protection élevé
attention aux taches brunes du "masque de grossesse" aggravées par les rayons UV
- 10. SIRDALUD°
Une nouvelle interaction a été mise en évidence pour ce myorelaxant qui est métabolisé par
une enzyme pouvant être bloquée principalement par le FLOXYFRAL° (et ses génériques). Il
en résulte une augmentation des concentrations sanguines de SIRDALUD° et donc de ses
effets secondaires : hypotension, diminution du rythme cardiaque, sécheresse buccale,
fatigue, somnolence, vertiges. Bien que l’interaction soit moins marquée, la prudence est
également de mise avec une prise simultanée de CORDARONE°, RYTMONORM°,
NORORIN°, CIPROXIN°, VIOXX°, et les pilules contraceptives en général.
- 11. METFIN° 1000
Après l’introduction l’an dernier du GLUCOPAHGE° à 1000 mg, un antidiabétique oral, voici la suite logique de la gamme METFIN°, générique du GLUCOPHAGE°, avec le METFIN° 1000. Ce nouveau dosage n’apporte pas d’avantage significatif sur leplan clinique; par contre il augmente le risque d’acidose lactique (cf. PN 8, octobre 2003, p. 5).
- 12. CLAROPRAM°
Voici un nouveau générique du SEROPRAM° (un antidépresseur ISRS), commercialisé par Spirig Pharma. Pour de plus amples informations, nous vous renvoyons au PN 13, avril 2004, p. 2. A noter que contrairement à l’original et aux autres génériques (à l’exception du CITALOPRAM ECOSOL°), le CLAROPRAM° existe à 20 et 40 mg.
- 13. PAREXAT°
Et pour compléter sa gamme de génériques d’antidépresseurs ISRS, Spirig lance le PAREXAT°, générique du DEROXAT°. Plus d’informations dans le PN 13, avril 2004, p. 4.
- 14. ELPRADIL HCT°
Quelle différence y a-t-il entre le RENITEN PLUS° et le CO RENITEN° ? Dans les 2 cas, il s’agit d’une association de 20 mg d’enalapril, un IECA, et d’hydrochlorothiazide, un diurétique. Ce dernier est dosé à 6 mg dans RENITEN PLUS° et à 12,5 mg dans CO
RENITEN°.
ELPRADIL HCT° est donc le générique du CO RENITEN°, comme CO ACEPRIL°, CO
ENALAPRIL°, CO ENATEC°, CO EPRIL°, CO VASCOR°, et ENALPRIL HCT
HEVEPHARM°. Le RENITEN PLUS° n’a pas encore de générique.
BEN-U-RON° 75
Cette gamme générique (encore !) du PANADOL° sort à présent des
suppositoires à 75 mg de paracétamol, dosage "nourrisson".
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
Jean Kaswa Kasiama